A l’étranger, se faire accompagner le plus en amont possible

Le 20 mai 2022 par ,

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INTERVIEW

Etabli à Casablanca, Belkacem Chakouri dirige le cabinet éponyme qui vient de rejoindre le réseau Gesica.

Pouvez-vous décrire votre parcours ?

Après des études de sciences politiques au Canada et de droit à Perpignan, je suis rentré au Maroc. Mon père, grand pénaliste, dirigeait l’un des tout premiers cabinets d’avocats avant l’indépendance plus précisément depuis 1951. J’ai repris le cabinet en 1994, et me suis familiarisé avec le droit marocain. C’est un cabinet généraliste traitant toutes sortes de problématiques juridiques. Au Maroc, il n’y a pas vraiment de spécialisations, mais cela commence à apparaître peu à peu. A titre personnel, je suis spécialisé en droit des affaires, droit fiscal et droit bancaire. Mais le cabinet a aussi des compétences fortes en droit civil, droit du divorce et de la famille, droit maritime, droit de la propriété intellectuelle, spoliations immobilières, sans oublier le droit pénal, et procédures d’arbitrage… A mes côtés, je compte sept collaborateurs, dont trois sont doctorants parfaitement trilingues.

Quelles sont les particularités du droit marocain ?

Le droit commercial marocain a beaucoup de similitudes avec le droit commercial français. La vraie spécificité réside dans le droit de la famille. En 2004, une réforme a rendu la polygamie presque impossible et a instauré la responsabilité commune de la famille auparavant dévolue à l’homme, et a réglementé les conditions du mariage pour les filles mineures. Cette évolution a été l’objet de divergences entre traditionalistes et réformistes et des dysfonctionnements sont apparus, ce qui donnera certainement lieu à une nouvelle réforme prenant plus en compte les droits de la femme qui devrait voir le jour prochainement. Concernant les pratiques juridiques, le Maroc a énormément avancé, notamment en matière de numérisation des tribunaux et de professionnalisation du métier d’avocat.

Un nouveau code de procédure civile est attendu prochainement, allant dans le sens d’une harmonisation des règles de forme et de procédures applicables devant l’ensemble des juridictions dans différentes matières juridiques, encourageant les modes alternatifs de règlement des litiges qui seront régis par des codes indépendants, et également un nouveau code pénal est à l’étude en homogénéité avec un nouveau code de procédure pénale visant à adapter l’évolution de la société marocaine à son environnement juridique.

Pourquoi avez-vous intégré le réseau Gesica ?

J’ai postulé, car la vocation du cabinet est nationale et internationale. Nous intervenons beaucoup en Afrique particulièrement, et nous avons également une importante clientèle étrangère et il est donc nécessaire à l’heure actuelle de s’appuyer sur un réseau de qualité pour améliorer sa visibilité et mettre en avant ses valeurs. Aujourd’hui, tout fonctionne en réseau, et en être membre a une importance fondamentale. De plus il est honorable pour un avocat de faire partie du réseau GESICA qui est un réseau de qualité s’appuyant sur des fortes valeurs fondamentales, ce qui nous permet de les partager dans l’exercice de notre profession, de profiter d’une mutualisation des compétences, et aussi cela nous permet de présenter une qualité de services visible. Le réseau nous fait profiter également d’outils de travail conséquents. Il faut signaler aussi qu’il s’agit d’un réseau dynamique et qui nous pousse à entretenir des relations confraternelles et de se porter mutuellement assistance.

Nous avons beaucoup de clients en France que nous souhaitons accompagner au mieux, notamment en leur proposant des offres qui intègrent d’autres compétences, comme celles d’un expert-comptable, d’un fiscaliste, ou encore d’un conseiller en immobilier. La France est le premier partenaire commercial du Maroc. Elle y investit beaucoup et il existe une proximité et une complémentarité indéniable entre les deux pays. Nous offrons à nos clients — comme Chèque Déjeuner (nouvellement dénommée Up) — une palette de services qui leur permettront d’être accompagnés et de se développer sereinement au Maroc. Nous souhaitons accompagner nos clients français ou autres le plus en amont possible, sur les parties sociale (en particulier pour les gros employeurs), fiscale et administrative. Dès qu’il y a immersion dans un pays étranger, il est nécessaire de se faire épauler par un avocat le plus en amont possible afin de se faire conseiller et assister utilement, et aussi se faire délivrer une information et se voir proposer des solutions pour chaque cas particulier, ce qui est essentiel afin d’optimiser sa sécurité juridique.

Au regard de cette démarche et de nos ambitions professionnelles, l’intégration au réseau Gesica paraît naturelle et essentielle.

L'auteur